
Selon une enquête de l’INSEE de 2001, près de 12 millions de personnes en France sont en situation de handicap, soit environ 18 % de la population. Ce chiffre réunit des réalités très diverses. Nous tenterons alors de définir plus précisément cette notion fondamentale.
Les besoins de ces personnes sont spécifiques et afin de proposer une aide adaptée, il est nécessaire d’identifier et de connaître les différents handicaps et les conséquences de ces situations.
Qu’est-ce que le handicap ?
La définition du handicap a évolué avec le temps.
Il influence la capacité de la personne à agir dans sa vie comme il le souhaiterait. De nombreux facteurs peuvent aggraver ou améliorer cette limitation.
A. Les critères de classification
La notion de handicap est difficile à définir. Tout au long de l’histoire, les différentes connaissances et conceptions du handicap ont évolué au rythme des avancées médicales et des représentations sociales.
La difficulté de réaliser une classification des handicaps satisfaisante reflète bien cette diversité.
Les formes, les causes, l’intensité, la durée, les conséquences sont autant de critères de classification.
La classification de l’OMS
La classification en vigueur jusqu’en 2001, par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) s’appuyait sur un critère médical pour différencier les handicaps. La maîtrise de ces critères nécessite des connaissances très précises.
La nouvelle classification propose un nouveau modèle tout aussi complexe d’approche.
Texte légal
La loi du 11 février 2005 définit le handicap comme « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ».
Nous retiendrons pour cet article de blog la classification en fonction des types de déficiences.
4 catégories de handicaps se différencient donc : physique, sensoriel, mental, polyhandicap.
1. Le handicap physique
Définition : Un handicap moteur est une atteinte motrice. Le corps, ou une partie du corps, est limité dans sa capacité à se mouvoir, c’est-à-dire à réaliser des mouvements et à se déplacer.
Exemple : La personne ne peut pas marcher.
Les origines
Les handicaps moteurs se différencient en fonction de leur origine :
- Héréditaire : suite à une perturbation, dans les chromosomes, transmise par un des parents ou par les deux. Exemple : la mucoviscidose.
- Congénitale : suite à un accident ou une maladie survenue pendant la grossesse ou au cours de l’accouchement. Exemple : infection par la rubéole, IMC (Infirmité Motrice Cérébrale).
- Acquise : suite à un accident ou à une maladie. Exemple : tétraplégie, arthrose.
2. Le handicap sensoriel
Définition : Un handicap sensoriel est une atteinte de l’un des 5 sens : vue, ouïe, odorat, toucher, goût. Majoritairement, il s’agit de déficiences visuelles et auditives.
Les déficiences visuelles
Il existe deux catégories de déficiences visuelles :
- La cécité : absence de la vue d’un œil ou des deux yeux.
- L’amblyopie : pathologie du système visuel entraînant une baisse d’acuité d’un œil ou des deux yeux. Exemple : cataracte, myopie.
Chacune de ces catégories s’exprime à des degrés différents. Les mesures de classification sont établies en fonction du reste d’acuité visuelle du meilleur œil.
Celles-ci sont exprimées en dioptrie (dp). La vision normale est égale à 10/10 dp.
Les déficiences auditives
Une personne atteinte de déficience auditive est atteinte de surdité à des degrés divers. Elles sont classées en fonction de la perte en décibels (dB).
À partir d’une perte de 20 dB, il s’agit d’une déficience auditive.
3. Le handicap mental
Définition : Deux grandes catégories organisent les handicaps mentaux :
- La déficience mentale : intellectuelle
- La maladie mentale : comportementale
La déficience mentale
La personne atteinte d’une déficience mentale présente un retard intellectuel et une incapacité de développement intellectuel.
Le test de QI (Quotient Intellectuel) définit le niveau en déterminant le rapport entre l’âge mental (capacités intellectuelles) et l’âge réel (âge de la personne). Le QI d’un individu valide est de 100.
La déficience mentale est diagnostiquée à partir d’un QI inférieur à 70.
La maladie mentale
La personne est atteinte dans ses sentiments, émotions, pensées. Les maladies mentales entraînent des perturbations dans les attitudes et comportements des personnes malades.
Les maladies mentales sont elles-mêmes classées en deux grandes catégories : les psychoses et les névroses. Exemple : Névrose obsessionnelle.
4. Le polyhandicap
Une personne polyhandicapée est une personne atteinte d’un handicap grave avec une déficience profonde motrice, mentale et sensorielle. Il s’agit de la forme de handicap la plus complète avec des conséquences et restrictions extrêmes de l’autonomie.
Attention : Le terme de polyhandicap n’est pas à confondre avec le plurihandicap et le surhandicap.
Complément
La France compte 12 millions de Français en situation de handicap.
- 1 500 000 personnes sont malvoyantes.
- 60 000 personnes sont aveugles.
- 3 500 000 personnes sont malentendantes.
- 4 500 000 personnes sont atteintes d’une déficience auditive sévère.
- 850 000 personnes sont atteintes d’un handicap moteur isolé.
- 1 400 000 personnes ont un handicap moteur associé à d’autres déficiences.
(Source : enquête INSEE HID – handicap.gouv.fr).
Chaque catégorie de handicap présente des caractéristiques différentes et il est fondamental de bien maîtriser la classification. Cependant, il serait faux de penser qu’à l’intérieur de chacune, les handicaps sont identiques et présentent les mêmes conséquences.
Lorsqu’il s’agit d’adopter une aide de qualité à une personne en situation de handicap, le professionnel tient compte de l’origine définie dans cette classification, mais également de l’intensité, de l’évolution, des symptômes et surtout des conséquences dans la vie de la personne en situation de handicap.
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